Je cherche à mettre en exergue la présence, consciente ou inconsciente, d’une volonté féroce qu’à l’homme à vouloir « marquer » son temps. L’ambition de laisser une trace, de combattre la peur et entre autre celle de la mort. L’iconoclasme contemporain et l’agnosticisme ambiant ne permettent plus de trouver dans la religion les réponses rassurantes aux questions sur la vie et sur sa fin.
Je m’intéresse à la volonté d’être « quelqu’un », de ne pas avoir vécu en vain, de laisser à la postérité autre chose que des souvenirs. J’expérimente le positionnement de l’artiste par rapport à ce monde ouvert et rapide, où la circulation rapide des informations, des modes éphémères, cycles de reconnaissance raccourcis et renouvelés sur des temps courts compliquent l’émergence d’actions communes, sincères et désintéressées.
Ce besoin de « Traces », infimes ou marquantes, historiques ou locales, pose des problèmes identitaires, brouillant la réelle nature de nos désirs. Il influe sur la relation que l’homme entretient avec l’histoire, la mémoire et l’art.
Je recherche ces « Traces » à l’aide d’outils numériques tel que Google Street View, Google Image ou les différents sites d’informations. Traces d’humanités rendues visibles, traces d’événement d’actualités inscrites dans le temps long par le biais de l’oeuvre matérielle. La disparition, l’insignifiant et la mort comme autant de fin du «Tracé» sont également au coeur de certaines oeuvres: l’effacement de mes « Traces » les miennes pour Palimpseste.